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14 juillet 2009

Imagerie cérébrale

« Quand le désir naît, le cerveau féminin adopte un profil d'activation caractéristique qui se traduit par l'activation de zones cérébrales particulières, en partie différentes de celles de l'homme», explique Stéphanie Ortigue, directrice du Laboratoire d'électrodynamique de l'université de Californie à Santa Barbara (Etats-Unis). Avec, par exemple, l'activation du lobe pariétal inférieur gauche, une «plate-forme d'intégration multisensorielle» et de haut niveau cognitif qui peut, entre autres, engendrer la production de pensées reliées au corps, de concepts ou fantasmes sexuels à haute dose. « (...) Plus le gyrus angulaire gauche est actif chez une personne, plus son désir sexuel est fort.»

J'ai toujours été fascinée par les hommes, j'ai toujours cherché à les comprendre, à percer leur mystère et leur carapace. Ils m'amusent, me touchent, me surprennent, me font réfléchir. C'est un sujet de curiosité inépuisable, peut-être celui qui m'intéresse, me passionne le plus dans la vie. Et l'absence de relation, autre que professionnelle ou sexuelle, avec eux me manque cruellement.
J'ai ce besoin, presque vital, d'un entourage mixte, d'un équilibre entre la sensibilité, la parole féminine et masculine. Mais les hommes n'ont pas besoin des femmes. Ils n'ont pas de temps (de cerveau disponible) pour elles. Pour les atteindre, attirer leur attention et se rapprocher d'eux, nous n'avons que la promesse de nos orifices.

Alors quand j'arrive à attirer l'un d'eux, sous ce prétexte fallacieux, j'essaie d'en profiter le plus possible. Comme un enfant dans un magasin de jouets, courant d'un rayon à l'autre, qui voudrait bien tout posséder mais qui sait que le temps lui est compté. Oui, j'ai envie de posséder -mentalement- un homme, qu'il soit tout à moi, qu'il me soit voué. J'ai l'envie de le "décortiquer", de plonger au plus profond de lui, dans tous ses détails et nuances, de me couler dans son esprit, qu'il me révèle toutes ses pensées, ses secrets, ses perceptions, ses doutes, ses fragilités (plus que tout), ses enthousiasmes, ses découragements, ce qu'il est profondément, ce qu'il ressent, son essence intérieure. Comment et pourquoi. Son enfance, son vélo bleu, sa Maman, la queue de cheval de cette fille qu'il fixait en cours, sa première cigarette, ses virées en Corse. Je veux tout savoir. M'emparer de son univers intime, le plus enfoui. Rattraper tout le temps où je ne l'ai pas connu.
Je ne me lasse jamais de le questionner, d'observer, de le taquiner, tester ses réactions... C'est un jeu délicieux que celui de le découvrir peu à peu, qu'il se dévoile jusqu'à l'abandon. Lorsque je parviens à ce stade de confiance, de confidences, c'est une vraie jouissance. Aussi jouissif, je suppose, que pour un homme lorsqu'une femme lui abandonne son corps.
Cobaye volontaire et consentant qui ne se doute pas de mes intentions ni de l'euphorie que peut me procurer ces échanges d'apparence anodine, ce lien invisible qui se tisse et nous unit. Ce lien qui me permet de me rapprocher, de vaincre les murailles. Le cortex orbitofrontal, le complexe hypothalamus latéral, les amygdales baso-latérales... en rouge carmin et en vert phosphorescent : toutes ces zones cérébrales du plaisir qui s'activent et clignotent dans ma tête. Cette fête échevelée qui se joue là-haut car tout se joue là-haut.

Je me réjouis de penser qu'il existe un homme sur terre qui me passionne et que je peux retrouver, appeler, jour après jour et qui accepte de me répondre. J'aime aussi qu'il cherche à me tester, me connaître, me comprendre. Ses questions, l'orientation de sa curiosité m'en apprend encore sur lui et me comble un peu plus.

Mon intérêt débordant pour leur être les surprend car comme ils ont pu me le dire, ils n'ont pas l'habitude que les femmes leur posent ainsi des questions (ce serait plutôt l'inverse en général). J'aime ensuite laisser infuser en moi tous leurs mots, leurs paroles, leurs répliques, leurs plaisanteries, leurs (sou)rires, leur regard...  les feuilleter, les analyser, m'y attarder, m'y lover, m'en lécher les doigts jusqu'à la dernière parcelle. Ce sont des pépites, des pierres précieuses que je collectionne avidement et que j'enferme jalousement dans un coffre à trésors. Comme une fan collectionne méticuleusement tous les fragments de son idole. J'ai ce besoin de vénérer, d'aduler. C'est un bain moussant dans lequel je m'immerge avec délectation. Et je laisse alors mon désir vagabonder, s'attiser et monter, en priant pour que cela dure le plus longtemps possible. En priant pour que l'enchantement ne cesse pas. En priant pour continuer d'exister en tant qu'être humain et ne pas être brutalement ignorée et reléguée aux oubliettes.

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Commentaires
P
bien sur, trop comprendre, trop connaitre conduit à la perte du mystère, de la spontanéité...<br /> mais quand on ne se comprend plus il est difficile de faire marche arrière, alors que même quand on se connait très bien ou peut toujours encore et encore se réinventer, se surprendre... si on en a la volonté!<br /> il me semble que l'amour est un jeu dont on doit tous les jours changer les règles ...
O
Qu'est-ce que "comprendre" l'autre ? Est-ce qu'en disant "je te comprends", on ne commence pas déjà à enfermer l'autre dans un certain schéma ?<br /> Je ne sais pas.<br /> <br /> Surprendre, comprendre...Tout cela fait partie d'une relation non ? Après, il faut savoir doser...
P
oO, je n'avais pas compris dans ce sens là, je pensais que tu voulais dire qu'une relation ne devait jamais aboutir car une fois aboutie elle était vouée à se désagréger...<br /> Surprendre l'autre tous les jours, oui, bien sûr ... mais qu'il y a t'il de pire: ne plus se surprendre ou ne plus se comprendre?
O
Je te rejoins sur la difficulté de trouver la/le complémentaire qui conduit aux parallèles que tu évoques.<br /> Ma vision est peut-être pessimiste si on la prend au pied de la lettre, c'est certain. En parlant de ce puzzle qui ne doit jamais être résolu, je pensais plutôt en fait à la nécessité de renouveler chaque jour l'amour qui t'unit à l'autre. Beaux idéaux en vérité, je sais que la routine et les habitudes ont tôt fait de réduire tout cela en cendres. Mais j'utopise cette relation où chacun continue d'émerveiller l'autre, jour après jour, de le surprendre, de le révéler un peu plus à lui-même. Non pas une relation "à deux" plus ou moins imposée par le mimétisme sociétal, par une certaine accointance avec une norme qui n'est présente que dans nos esprits. Mais plutôt une vie à deux naturelle, un acte gratuit, presqu'irréfléchi. La relation la plus simple qui soit, la plus riche également.
P
Bien sur tu as raison, une fois de plus ...<br /> Tant que le mystère persiste l'intérêt est soutenu, entretenu ... mais te rends tu comptes du caractère excessivement pessimiste de ton propos? <br /> Cela voudrait dire que quand il y a connaissance, union, communion, c'est le début de la fin ?<br /> J'ose espérer qu'il n'en ai pas toujours ainsi, qu'on peut se connaitre et s'apprécier dans la continuité... les êtres humains sont en perpétuelle évolution, cette évolution peut conduire à des lignes divergentes, à des ruptures, mais aussi à des lignes parallèles, non?<br /> Le seul soucis est que statistiquement il est bien difficile de trouver la/le complémentaire qui conduira à ces parallèles...
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