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16 mai 2010

Une (certaine) amitié

Harry: You realise of course that we can never be friends.
Sally: Why not?
Harry: What I'm saying is... and this is not a come-on in any way, shape or
form, is that men and women can't be friends because the sex part always gets
in the way.
» (extrait : When Harry met Sally")

Il vaut mieux « s’en tenir à des perspectives amicales ». Je souris à sa petite vengeance, sa perfidie touchante d’enfant orgueilleux. Il veut me montrer que c’est toujours lui qui tient les rênes, renverser les rôles, ce n’est pas lui "l’éconduit" mais moi. Et c’est ainsi que je l’aime. En seigneur.
J’entre bien volontiers dans sa petite comédie d’ami désolé et joue les déçues. C’est probablement ce qui pouvait m’arriver de mieux. Feindre l’amitié et gagner des paniers garnis de temps supplémentaire sans pression, puisque garantis sous le rassurant et inoffensif sceau du « purement amical ». Poursuivre tranquillement ma découverte, mon exploration de son être, recueillir ses confidences, ses états d’âme, lui confier les miens… Jusqu’à peut-être, je l’espère, la certitude, la sensation de l’attirance, de l’élan du corps que je sais déjà réciproque. Et si elle n’advenait pas, il n’y aurait pas de gêne ni de culpabilité puisque nous sommes censés être deux simples amis… Oui, c’est vraiment la situation parfaite, les conditions les plus confortables.

En 1989 est sorti sur grand écran une histoire fantastique qui allait marquer l’histoire des comédies romantiques et de façon plus générale du cinéma. Une histoire qui allait tout particulièrement me marquer, m’enchanter, me faire rêver. Une histoire que je ne cesse de vouloir vivre. Aussi utopique soit-elle…
Celle d’un homme et d’une femme qui se croisent, s’éloignent puis se retrouvent et commencent à tisser une complicité unique presque malgré eux. Il y a Harry, le tombeur insolent et désinvolte qui enchaîne les petites amies (et ne croit farouchement pas à l’amitié homme-femme) et Sally, la girl next door, un peu coincée, midinette sur les bords, aussi charmante que naïve (mais qui clouera tout de même le bec fanfaron d’Harry lors de la fameuse scène du "fake orgasm"). Il y a leurs grands impers beiges (et les chapeaux de Sally) dans les rues de New York, leurs conversations interminables au téléphone le soir au lit, en regardant et commentant le même film – Casablanca- à distance, les taquineries, le karaoké improvisé dans un magasin, la junk food dont on s'empiffre dans les drugstores, les promenades dans Central park sous les flamboyants ormes dorés et ambrés. Cette collection de bons moments qui dépasse la pure attraction physique.
Harry qui consomme les femmes sans scrupules regarde pour la première fois une femme autrement que comme une proie mais comme un être-humain à part entière. Il aime être avec elle, pour le simple plaisir de sa présence, sa personnalité, ce qu’elle est. Il fait attention à elle. Sans « contrepartie », sans autre attente. C’est ce qui me plait tant dans ce film (emblématique des DVDs de célibataire désespérée).

La scène finale de la déclaration d’amour lors du réveillon de fin d’année, est sans doute la plus belle jamais faite, parce qu'elle reprend justement toute l'essence de leur amitié : "I love that you get cold when it's 71 degrees out. I love that it takes you an hour and a half to order a sandwich. I love that you get a little crinkle above your nose when you're looking at me like I'm nuts. I love that after I spend the day with you, I can still smell your perfume on my clothes. And I love that you are the last person I want to talk to before I go to sleep at night. And it's not because I'm lonely, and it's not because it's New Year's Eve. I came here tonight because when you realize you want to spend the rest of your life with somebody, you want the rest of your life to start as soon as possible."

Il y a la bienveillance et la tendresse, le respect puis… l’amour. Ce film exprime ce qui m’apparaît comme mon idéal amoureux : la découverte et ces avancées reptiliennes de l'un vers l’autre dans une amitié ambigüe. Ce n’est pas une amitié platonique, c’est une amitié de séduction, un jeu doux et subtil. Apprendre à aimer en prenant le temps de se connaître, sans que cela ne soit un enjeu, un ultimatum. Qu’un homme accepte de réfréner ses instincts sexuels m’apparaît comme la plus sublime des preuves d’amour. Mais de l’aveu même des scénaristes de « When Harry met Sally », ce genre de relation a peu de chances d’exister dans la réalité et serait même vouée à l’échec… Un mythe s’effondre. La trahison ultime, celle des auteurs qui ne croient pas à leur propre histoire…

Certains couples se forment sans préambule, en se jetant l’un sur l’autre au cours d’une soirée arrosée, mais moi, j’ai besoin de préambule, de préludes et de préliminaires... De tout ce chemin qui me mènera jusqu'à bonne destination cette fois-ci je l'espère...

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Commentaires
S
oui Martine, j'essaie de ne pas laisser ce blog à l'abandon car j'ai encore bien des choses à y écrire si j'avais plus d'énergie. enfin ça y'est je viens de boucler la fameuse suite en écriture depuis des mois. maintenant il faut que j'essaie de garder le rythme (pas gagné). on va essayer !<br /> <br /> amitiés à toutes et tous qui continuez de passer par ici malgré le manque de productivité... :-)
M
Tes petits messages tendent à prouver que tu visites ton blog. C'est vrai que ton blog ne se met pas en gras dans mes favoris. Reviens-nous vite
S
hello,<br /> eh bien quel réquisitoire Stéphane !<br /> Je comprends que ma démarche puisse surprendre, ce blog est avant tout une histoire d'écriture pour moi, puisé dans le matériau de ma vie et de ma conception de la vie. <br /> <br /> J'aimerais vraiment continuer à l'écrire d'autant que j'ai différents textes écrits sur papier mais qu'il faudrait que j'agence.<br /> J'aimerais laisser une trace de ce que j'ai vécu et enduré et surtout essayer de dénoncer le "tout sexuel" qui règne, l'impossibilité d'avoir des relations vraies et profondes, ce que je remarque de plus en plus (la situation s'empire je pense avec la nouvelle génération) à l'heure du zapping et de la superficialité, la souffrance que cela peut générer, j'aimerais vraiment à traduire tout cela.<br /> Mais ces temps ci, je n'arrive vraiment pas à écrire... c'est le pb.<br /> il faut que j'ai le déclic, que cela revienne...<br /> <br /> merci Elsa de ton petit message, je t'envie !<br /> bises à vous toutes et tous,<br /> bon we !
E
Je suis Sally, j'ai rencontré mon Harry il y a 15 ans (sauf qu'il n'enchaînait pas les petites amies !!). Il y a eu la bienveillance et la tendresse, le respect puis… l’amour. Il nous a fallu des années pour parcourir ce chemin l'un vers l'autre.<br /> Nous sommes mariés depuis 7 ans, avons 3 enfants. Et l'envie de sa présence, le désir qu'il soit la dernière personne à qui je parle avant de m'endormir, le besoin de le savoir heureux, la tendresse pour ses petites manies sont toujours aussi forts qu'aux premiers jours ...
S
Ton déni me touche.<br /> <br /> Pourquoi "déni" ?<br /> Parce que, d'un côté tu te livres via ce blog, mais de façon complétement anonyme et sans aucune possibilité laissée de rentrer en contact avec toi (même pas de touche "contactez l'auteur").<br /> Et d'un autre côté, tu te livres sans retenue [quoique], attendant des réactions de tes lecteurs, MAIS ... ne tenant absolument pas compte des commentaires de ces mêmes lecteurs.<br /> <br /> Et si tu n'étais pas la seule sur Terre ?<br /> Et si des milliers de personnes avaient, ont, vont, connu, connaître, ce que tu es en train de vivre ?<br /> Et si au lieu de t'enfermer dans tes écrits qui te pèsent de plus en plus à écrire, tu t'ouvrais au monde ?<br /> <br /> Et si discuter dans la vraie vie (et non pas par blog interposé) te permettait de poser les pieds sur Terre ? Et si cela te permettait de "remettre l'église au milieu du village" ?<br /> <br /> Et si, au lieu de chercher un amour auprès d'hommes qui ne te conviennent pas, et si au lieu de repousser un père qui ne te convient pas, tu essayais de comprendre pourquoi ces hommes ne te conviennent pas, pourquoi ce père ne te convient pas.<br /> <br /> Quant aux épreuves (juridiques, familiales, professionnelles, amicales, amoureuses, ...), ma "petite expérience de la vie me permet - enfin - de t'écrire que "tout ce qui ne tue pas fait grandir".<br /> <br /> Si tu veux discuter de tout cela, tu peux me contacter via mon photoblog ;-)
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