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28 juin 2009

Celui qui avait des "amies" : une théorie

L'éducation sentimentale est, chez moi, un processus très long et très lent.
Il me faut des années, des décennies pour comprendre des faits simples mais néanmoins fondamentaux.
Des choses que l'on ne dit pas ou pas comme il faut, des choses que l'on n'apprend nulle part, à peine dans les romans. Des choses pas démocratiquement, politiquement correctes. Des choses que l'on ne peut apprendre que par l'expérience, que par le frottement à la vie, aussi irritant soit-il.
Je viens tout juste d'ajouter une nouvelle brique à l'édifice de ce douloureux apprentissage, après des années d'incompréhension, d'errement et de déception : les garçons, les hommes, l'espèce masculine -hétérosexuelle- ne peuvent pas entretenir de lien amical platonique avec une fille, une femme, c'est à dire moi, aussi harmonieuse soit leur entente.
Cela ne leur est physiologiquement, biologiquement pas possible. Loi de la nature, toujours.
Ils ne ressentent jamais cet espèce de flottement entre amitié, amour, tendresse, affection, fraternité qui fait que l'on a envie de partager des moments avec quelqu'un, du sexe opposé, sans pour autant franchir le pas de l'intimité physique, et d'en retirer néanmoins de grandes satisfactions.
Non, les hommes ne flottent pas. Ils savent ce qu'ils veulent : baiser ou pas.
Dans le premier cas, ils s'attarderont afin de pouvoir concrétiser leur inclinaison, consentiront alors à quelques efforts (conversations, petites attentions...) avant de disparaître, après une période plus ou moins longue (et ces temps-ci de plus en plus courte) en cas d'issue non concluante ou s'ils évaluent l'investissement (temps d'attente, dépenses éventuelles en restaurants et autres rituels de séduction traditionnels) supérieur au gain éventuel attendu en retour. Dans la seconde hypothèse, ils passeront tout simplement leur chemin. Les attraits purement intellectuels d'une femme ne sont pas de nature à retenir leur attention.
Ils ne voient tout simplement pas l'intérêt d'une amitié féminine qui peut même leur apparaître comme un affront lorsque celle-ci est proposée explicitement.

Dés lors, nous sommes condamnés à ne fréquenter et ne discuter qu'entre genres semblables.
La seule possibilité de mixité réside dans le groupe (composé souvent de couples déjà formés ou de célibataires prêts à chasser la première proie esseulée venue).
Même au XXIe siècle, les seules interactions possibles entre hommes et femmes restent le couple, au sens sexuel du terme.
Pourtant, il existe tout de même une espèce masculine, rare, qui entretient des amitiés féminines.
Une espèce suspecte dont j'ai désormais appris à me méfier, forte de mes "connaissances" durement acquises. J'ai tendance à le voir comme un mauvais signe, du moins lorsque je suis en situation de séduction potentielle avec ce specimen. Un homme "normalement constitué" n'a pas d'amies. Il n'a que des ex. La seule raison qui pourrait pousser un homme à accepter des "amies" est d'être habitué au rejet des femmes et donc d'accepter, par dépit ou par défaut, une relation amicale jusqu'à en général finir aussi par s'en lasser, rongé par la frustration, voire devenir le dernier des machos (situation vécue avec un ancien ami, originellement prétendant éconduit).

Pour quelle raison un homme et une femme deviennent-ils "amis" ? Lorsqu'il n'y a pas de désir réciproque entre eux (ou plutôt devrais-je dire quand la femme n'éprouve pas de désir pour l'homme, puisque ce dernier n'adresse pas la parole aux femmes qu'ils ne convoitent pas sexuellement). Pour ma part, j'envisage de devenir ami avec un homme quand je vois que je ne parviens pas à éprouver autre chose pour lui (99% des cas). En résumé, l'homme qui a des amies est rarement un "bon plan" pour parler crument.

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Suite :

Je me suis longtemps obstinée à vouloir entretenir des liens avec ceux que je n'arrivais pas à désirer. En vain.
Toujours cette dématérialisation, toujours cette disparition, ces évanouissements d'hommes sables.
Soudain le silence, l'absence, soudain il n'était plus là pour moi. Comme si je n'avais jamais existé. Comme si j'avais rêvé. Je restais interloquée, pétrifiée avec cette douleur de la trahison, de l'orpheline abandonnée. L'humiliation d'être soudain ignorée, méprisée comme un bête objet devenu inutile, encombrant, périmé.
Je pensais représenter quelque chose, avoir creusé une petite place, même infime, dans leur mémoire et je réalisais qu'en fait je n'étais rien et que toute cette complicité que j'avais cru voir, ressentir n'était que simulacre de la testostérone.  Je croyais être une âme unique et singulière, je croyais à un attachement et je n'étais que vagin interchangeable.
J'ai longtemps cru que j'étais coupable, que je n'étais pas digne d'un intérêt durable autre que celui d'un objet sexuel, et puis tout récemment j'ai eu cette "révélation" qu'en réalité cela ne venait pas de moi. Que je n'étais pas responsable, pas en cause. Peut-être pour me rassurer, m'apaiser (et cela a parfaitement fonctionné)...
Ce constat lucide sur l'impossibilité de lien entre un homme et une femme, autre que le lien sexuel, pour la raison que les hommes n'en cherchent pas d'autre. Parce que c'est dans leur nature, leur mode opératoire habituel, leur fonctionnement intrinsèque. C'est "tu veux" ou "tu veux pas".

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Commentaires
S
merci de me confier tes expériences.<br /> j'ai peut être l'air assez amère ou agressive ds mes "conclusions" mais je peux comprendre que la frustration puisse empêcher de garder un lien mais j'aurais aimé que les choses soient dites ou expliquées même d'un simple mot car etre rejetée et ignorée comme un vulgaire objet périmé est qqc d'intolérable. Comportement très fréquent que j'ai rencontré ainsi que mes amies.
S
Comme écrit plus haut, je pense aussi que ta description des relations homme-femme est pleine de clichés sans essayer d’en comprendre les raisons.<br /> <br /> Tu peux te poser la question pourquoi un homme, mais aussi une femme (la réciproque est vraie), rompt le lien lorsque son désir n’a pas d’écho chez l’autre.<br /> Pour t’aider à y réfléchir et ne pas te cantonner à écrire « les hommes face à un refus disparaissent pour aller chasser ailleurs, une autre proie », je vais te livrer deux expériences que j’ai vécues :<br /> <br /> Une amitié naissante avec une femme. Lors d’un dîner après une séance de ciné, elle me fait comprendre qu’elle me désir, que ses sentiments pour moi ont évolués et qu’elle aimerait aller plus loin dans notre relation. Or, je n’ai aucun désir pour elle, son mode de vie m’interpelle un peu, mais nos échanges sont profonds et lui dit que pour moi, il n’en est pas question. 3 jours de silence de sa part et elle m’annonce qu’elle préfère ne plus avoir de contact avec moi car ses sentiments pour moi la font souffrir.<br /> <br /> Autre expérience, avec une femme que je connais depuis 4 ans, nous avions un peu flirté mais sans suite. Elle avait ensuite rencontré quelqu’un. Perte de vue. Depuis 2 ans, à nouveau célibataire, elle reprend contact avec moi, notre amitié devient un lien très fort, fraternel même. Je me rends compte que je suis amoureux d’elle, que j’ai du désir pour elle, que j’ai envie de vivre avec elle. Je lui dis, tout du moins, je lui écrit une très belle lettre, véritable déclaration.<br /> Elle a trouvé la lettre très belle, mais m’a répondu ne pas vouloir sortir avec moi pour tout un tas de raisons. Mais elle veut me garder comme "meilleur-ami".<br /> Du coup, c’est moi qui ai décidé de prendre de la distance, de m’éloigner. Non pas parce que je n’ai pas pu « tirer un p’tit coup ». Mais parce que mes sentiments pour elle me font souffrir. C’est une vraie frustration d’être épaule contre épaule au cinéma ou au théâtre, d’avoir envie de serrer la main ou caresser la cuisse de la personne que l’on désir et savoir que l’on n’y a pas le droit. Sans parler de la voir se faire aborder par d’autres hommes.<br /> C’est la frustration insupportable, la souffrance qui peuvent, aussi, nous faire prendre la décision de nous éloigner …
S
bonsoir à vous,<br /> j'ai un peu complété mon texte, en fait j'ai écrit assez vite ce texte, je n'y ai peut être pas mis les nuances, et puis j'ai supprimé mon commentaire précédent parce que je trouvais qu'il simplifiait trop ma pensée exprimée ds mon texte.<br /> sinon pour répondre à Tristana, oui mon raisonnement s'applique ds un contexte hétérosexuel.<br /> Raisonnement qui se base sur mon expérience..., mais j'ai l'impression que c'est assez similaire autour de moi, quand j'observe mes amies...
R
Désolez d'apprendre que je suis un mauvais "plan" ... Et je ne suis pas bi non plus ... Dans les relations entre un homme et une femme il peut y avoir la tentation d'une aventure sexuelle ... Mais il faut que certains signaux se mettent en route de part et d'autres ... en fait je pense comme mes prédécesseurs sur ce post ...
T
Désolée mais je te trouve pleine de clichés ces derniers temps. Je suis désolée que tu n'aies rencontré que ce genre de personnes mais enfin j'ai pas mal d'amis hommes, avec qui je n'ai pas couché, pour qui je n'éprouve pas de désir, et qui n'en ont pas pour moi.<br /> Ce que tu sembles oublier, c'est que certaines relations peuvent transcender le désir physique. Je suis bisexuelle et non, je n'ai pas envie de coucher avec tous mes amis, et si je n'ai pas envie de coucher avec eux, ce n'est pas parce qu'ils sont moches ou inintéressants, mais parce que l'alchimie ne s'est pas faite. Je parle à des hommes qui me voient comme une amie à qui on peut tout raconter, qui écoute, qui ne juge pas, et qui à son tour raconte ses histoires de cul diverses et variées. Ça les amuse, leur plaît.<br /> Je ne dis pas qu'il n'est jamais arrivé qu'un garçon ami veuille plus, tout comme certains à qui je ne plais pas ne s'intéresseront jamais à moi, même par amitié.<br /> Mais il y a, oui, des nuances, et des gens pour qui ça ne fonctionne pas comme tu l'as décrit. Je crois qu'insconsciemment, tu dois également t'approcher de garçons qui te semblent possibles à séduire, et donc peut-être un peu futiles. Je ne sais pas. En tout cas je n'ai jamais vécu ce genre de situations et, je le répète, ce genre de clichés prévaudrait uniquement dans une société purement hétérosexuelle, et on sait tous qu'il y a, partout, des homos, des bis, et que ces gens-là arrivent à nouer des amitiés où le désir est exclu...
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